Mémoire rédigé par le Docteur Bensussan - 1ère Partie

Nous allons vous proposer une partie du mémoire rédigé par le Docteur Bensussan. Afin d’éviter tout problème, nous avons remplacé par une lettre le nom de chacun des experts ayant vu Jean-Paul : le Docteur A est celui qui a réalisé l’expertise de 1998, le Docteur B celle de mars 2002 et le Docteur C celle d’avril 2002. Enfin, le Docteur D est celui qui a réalisé l’expertise psychologique en réquisition sur l’une des parties civiles.

 

"Nous sommes confrontés à un homme âgé de 59 ans, instituteur, retraité depuis 2005.

 

Monsieur DEGACHE a toujours reconnu avoir eu des gestes de proximité voire de tendresse vis-à-vis de ses élèves, disant avoir entretenu avec eux une relation sous-tendue par un fort investissement pédagogique, dans une conception légèrement désuète de son métier d’instituteur, manifestement très investi et ayant constitué un pôle essentiel de sa biographie. Il parle aujourd’hui encore de la fierté qu’il éprouve du fait que ses deux fils se sont spontanément dirigés vers la pédagogie…tout en étant rassuré de les savoir professeurs dans le secondaire.

 

Monsieur DEGACHE reconnaît volontiers avoir été « tactile » avec les enfants, ne se méfiant pas, se montrant volontiers paternel, soit par des gestes d’affection lorsque les enfants les exprimaient spontanément (le fait de faire la bise en arrivant ou en partant de l’école, y compris, se souvient Monsieur DEGACHE, sous les yeux des parents) soit au contraire par des gestes de réprimande que l’on n’imaginerait plus aujourd’hui de la part d’un instituteur. Il cite comme anecdote (ce fait paraît pourtant capital) une gifle donnée à l’une des principales accusatrices du fait de son comportement « obstinément frondeur » : il aurait d’ailleurs, le jour même, signalé l’incident à son père, qui n’avait rien trouvé à redire au geste de l’instituteur. Il est vrai qu’il s’agit d’une époque où les gestes répréhensibles et la juste distance d’un adulte – notamment un enseignant – envers un enfant n’étaient pas exactement les mêmes que ceux qui sont tolérés aujourd’hui. Cette élève était scolarisée en CM1 et CM2 dans sa classe : il a donc été son instituteur de 1978 à 1980 (deux années scolaires, étendues sur trois années civiles).

 

Il est donc assez aisé de recueillir de la part de Monsieur DEGACHE des confidences sur sa façon d’être et son comportement en tant qu’instituteur, qui montrent un grand investissement de ses fonctions pédagogiques, mais aussi une absence de précaution ou de la plus élémentaire prudence en ce qui concerne la bonne distance à adopter avec un enfant : ces questions ne semblaient pas se poser pour Monsieur DEGACHE, volontiers paternel, protecteur, au moins jusqu’au début des années 1990."

 

2ème partie

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