La Feuille d'Hector n°837 du 16 mai 2014

Il y a 100 ans, Jean Jaurès…  (Éditorial du 16/05/2014)

 

Il y a 100 ans, Jean Jaurès luttait pied à pied pour que les problèmes de son époque ne se résolvent pas dans la guerre. Hélas, il a été assassiné le 31 juillet 1914 et nous pouvons toujours aujourd’hui nous poser la question, comme le fait Charles Silvestre, journaliste et écrivain : « Qu’aurait-il fait s’il n’avait pas été tué ? »

 

Grand journaliste et député de Carmaux (Tarn), Jean Jaurès était né à Castres, dans le même département, le 3 septembre 1859. Il avait prédit que cette guerre serait un épouvantable carnage. Après 10 millions de morts, rien n’était réglé. Le pire, c’est que, dès 1918, les germes d’un second conflit mondial étaient déjà bien présents.

 

« Si la patrie ne périssait pas dans la défaite, la liberté pourrait périr dans la victoire. » Ainsi s’exprimait Jean Jaurès avant que Raoul Villain ne lui ôte la vie. Comble de l’histoire, son assassin a été acquitté cinq ans après et c’est la veuve de Jean Jaurès qui fut condamnée à verser des indemnités ! Finalement, en 1924, sa dépouille a été transférée au Panthéon.

 

Fondateur du journal L’Humanité, il y a 110 ans, après avoir écrit 1 312 articles pour La Dépêche, cet homme dont quantité de rues, d’avenues, de places, d’écoles, de collèges, de lycées, de stations de métro ou de tram portent le nom, cet homme a vu le temps lui donner raison. Il avait été clairvoyant sur la violence coloniale, courageux dans l’affaire Dreyfus, remarquablement sage pour séparer les Églises et l’État et avait anticipé beaucoup de réformes sociales réalisées ensuite.

 

Homme cultivé, sensible, bon et véritable éclaireur, Jean Jaurès a su ouvrir les yeux devant la réalité sociale de son temps, évoluant en conséquence. Agrégé de philosophie, il semblait parti pour être un intellectuel bourgeois mais en allant sur le terrain, il a changé, adhérant au socialisme après la grève des mineurs de Carmaux en 1892. Il n’a alors pas cessé de soutenir les ouvriers en lutte, comme les verriers d’Albi, s’intéressant aussi au monde agricole puisqu’il a rendu visite aux Vignerons Libres du Languedoc qui ont créé la première Cave coopérative, à Maraussan, près de Béziers. Il était aussi partisan de l’abolition de la peine de mort.

 

Son inquiétude était immense devant la montée des nationalismes et les rivalités opposant les grandes puissances. Cet homme ne voulait pas la guerre et la suite, hélas, lui a donné raison. Jean Jaurès a laissé des traces pour nous guider et il serait bon de s’en inspirer au moment où le monde va si mal.

Jean-Paul

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