La Feuille d'Hector du 14 juin 2013

Lorsque Jean-Paul annonça à l'enseignant responsable de la Feuille d'Hector, Damien, du départ de la maison d'arrêt et donc de l'équipe du journal, celui-ci lui proposa de continuer de rédiger l'édito de la Feuille d'Hector depuis son domicile jusqu'à ce qu'un remplaçant prenne la suite. Jean-Paul fut ainsi très surpris par cette demande mais aussi ému et inquiet. Il avait besoin d'un temps de réflexion afin d'en parler à Ghislaine. Trouvant tous les deux que cela pourrait être un moyen pour faciliter un retour "à une vie normale", Jean-Paul  donna son accord et c'est ainsi qu'aujourd'hui nous vous proposons à nouveau l'édito d'Hector. Bonne lecture.

 

Le leurre du gaz de schiste (Éditorial du vendredi 14/06/2013)

 

En Europe aujourd’hui, seuls deux pays ont interdit l’utilisation de la fracturation hydraulique afin d’extraire le gaz de schiste : la Bulgarie et la France.

 

Depuis la loi interdisant ce mode d’extraction très dangereux pour l’environnement, loi votée en juillet 2011, les industriels font pression sur le gouvernement français. Le Président de la République, François Hollande, n’a pas complètement fermé la porte , laissant la possibilité d’utiliser d’autres techniques  au cas où elles se révèleraient fiables. Partout, en Europe, l’évolution de la politique énergétique est palpable. Voilà maintenant que l’on parle de « sources indigènes non conventionnelles » pour désigner tout simplement les gaz de schiste. Le besoin en énergie pourrait faire négliger le développement des filières renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, etc…). Les huit grandes entreprises européennes de l’énergie, comme EON, Iberdrola, GDF Suez, poussent les politiques à reconsidérer leur position concernant l’exploitation des gaz de schiste. Pour l’instant, chaque pays de l’Union Européenne (UE) reste libre de choisir son « bouquet énergétique ». ceci ouvre une brèche dans laquelle risquent de s’engouffrer certains pays comme le Royaume-Uni ou l’Espagne. La Pologne l’a déjà fait. Avec la France, ce pays possèderait les plus grosses réserves estimées à plus de 5 milliards de m 3 . Avant de laisser commettre des dégâts irréversibles, il faut savoir qu’en Pologne, le potentiel exploitable estimé a été divisé par dix. Trois compagnies nord-américaines ont déjà plié bagage mais ce pays ne renonce pas car cette ressource lui permettrait de s’affranchir de la dépendance à son voisin, le géant russe.

 

Ainsi, de reculade en promesse mirobolante, certains pays hésitent. D’autres sont même attaqués sur le plan juridique pour entrave à la liberté d’exploitation… chaque jour qui passe confirme une impression de plus en plus prégnante, la menace des forages n’a jamais été aussi réelle. L’UE ne joue pas unie devant cette exploitation dont la population ne veut pas chez elle…à la rigueur chez les autres. Beaucoup trop de pays hésitent et les firmes d’envergure mondiale mais d’origine nord-américaine (Chevron), anglo-néerlandaise (Shell) mais aussi française (Total), attendent les permis d’exploitation.

 

Si le profit immédiat paraît très tentant, il faut sans cesse réaffirmer que l’extraction des gaz de schiste est un leurre et une énorme perte de temps. L’exploitation dévastatrice pour l’environnement de cette source d’énergie ravage les paysages, pollue les nappes d’eau souterraines et cause bien d’autres préjudices directs ou indirects pour un bénéfice éphémère.

 

Le choix de cette source d’énergie retarderait encore la recherche dans le domaine du renouvelable…si l’espèce humaine est encore désireuse de préserver la planète où elle vit.

Jean-Paul

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