La médiatisation de l'affaire - deuxième partie

Précisons, avant de commencer, que si nous paraissons comparer l'histoire de Jean-Paul Degache avec l'affaire d'Outreau, c'est simplement en essayant de comparer le traitement médiatique réservé aux deux dossiers. En aucun cas nous ne souhaitons établir d'autres parallèle. Et pour cause: les accusés d'Outreau sont aujourd'hui libre alors que Jean-Paul Degache est en prison.

 

Pour l’affaire d’Outreau, mais également lors d’autres dossiers criminels qui ont défrayé la chronique, il faut attendre, pour qu’un réel doute existe et soit relayé dans un média, que des journalistes spécialisés, qui ont l’expérience de ce type de cas, s’intéressent à l’affaire.

 

Et encore, cela ne suffit souvent pas comme le rappelle cet article du Monde diplomatique : de Libération à TF1, ce travail de recherche d’archives montre que pour Outreau, tout le monde s’est trompé.

 

http://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/BALBASTRE/11719

 

 

Malheureusement, ces affaires judiciaires où des innocents se retrouvent accusés sans preuves sont nombreuses et souvent traitées dans l’anonymat le plus complet.

 

C’est d’ailleurs pour cela que les médias qui ont le plus relayé l’affaire Degache sont d’abord des sites internet spécialisés dans les affaires judiciaires ou les affaires de mœurs dont sont parfois accusés les enseignants.

 

On relèvera, en particulier :

 

http://blogdesinnocents.canalblog.com/tag/DEGACHE

http://jamac.ouvaton.org/misencaus.htm

http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?article304

 

Cependant, même lorsqu’un doute existe sur le rendu d’une décision de justice, on se heurte souvent au mur du silence et du fameux dicton : « on ne critique pas une décision de justice ».

 

Une fois que le peuple français a rendu sa décision on ne pourrait pas le remettre en cause ?

 

Rappelons que l’on divise le « pouvoir » en trois : le pouvoir législatif, judiciaire et exécutif.

 

Nous sommes bien placés, en France, pour constater que la presse et les citoyens critiquent très librement et démonstrativement le pouvoir exécutif (Gouvernement, Chef de l’Etat…), le pouvoir législatif (critiques de nombreuses lois votées qualifiées d’« injustes » de « liberticides »…) et on n’aurait pas le droit de critiquer une décision du pouvoir judiciaire ?

 

C’est pourtant le passe temps favori des étudiants en droit, notamment, qui sont soumis à de nombreux « commentaires d’arrêts » dont l’objectif est justement, de commenter, voire de critiquer des décisions de justice.

 

Mais ce lieu commun, lorsque l’on n’est pas spécialiste du droit, apparaît comme un mur infranchissable : quand la justice a rendu un verdict, on ne dit plus rien.

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