Innocence captive
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Ce lundi, nous avons décidé de publier le tableau réalisé par Bernard Devenasse intitulé "Innocence captive". L'auteur, qui a peint cette oeuvre dans le trouble profond qui l'a affecté suite à la condamnation de Jean-Paul, la lui dédicace. Il l'accompagne d'un texte : "le temps des comment". Merci du fond du coeur.
Le temps des « comment »
Quand l’innocence est captive,
après le temps des « pourquoi » sans réponse plausible
vient le temps des « comment »
Comment se résigner à l’inacceptable sentence infligée pour une faute jamais commise ?
Comment ne pas sombrer quand ces heures, ces jours, ces nuits,
vous échappent inexorablement,
vous échappent à jamais,
quand les bonheurs simples de la vie familiale vous sont volés
quand des heures de vie d'homme libre sont à jamais perdues?
Comment trouver la force de lutter, de combattre encore et toujours,
heure après heure, jour après jour,
Comment faire face,
Comment s'organiser des repères pour aller à demain
dans l'impuissance à faire reconnaître la vérité ?
Ces « Comment » sont le sinistre quotidien de Jean Paul et de sa famille.
Pour nous, ses amis,
pour vous qui vous refusez à hurler avec les loups
Comment croire encore que le mot « justice » conserve un contenu, un sens, une valeur,
quand tant de coupables avérés se pavanent en liberté au mépris de la morale même,
quand certains semblent intouchables,
quand la tragédie d Outreau ne semble pas avoir servi à remuer les consciences, à briser la dictature de l'émotion,
quand cette même justice attend deux années pour libérer Loïc Seicher et lui impose un nouveau procès alors que les charges qui ont conduit à sa condamnation sont reconnues dénuées de fondements ?