Fils de Jean-Paul Degache

            Souvent j’ai pu entendre dire « mais toi tu n’es pas objectif car tu es son fils ». Par l’intermédiaire de ce blog voici « enfin » une occasion de dire une partie de mon ressenti sur cette affaire. Si j’emploie le terme « enfin », c’est que tout d’abord, je n’ai JAMAIS eu la moindre occasion de m’exprimer, que ce soit auprès des enquêteurs et que ce soit lors des deux procès en assises (idem pour mon frère).

Pourtant, en plus d’avoir été son ancien élève dans les classes de CM1 et de CM2 (1990-1991 et 1991-1992), j’ai continué à venir tous les jours à l’école de Sarras lorsque j’étais scolarisé au collège et au lycée. Je me souviens parfaitement qu’après mes cours, je rentrais en bus de Saint-Vallier jusqu’à Sarras puis je me rendais à pied jusqu’à l’école publique afin de récupérer les clés de la maison ou d’attendre mon père jusqu'à 16h30. J’entrais ainsi dans l’enceinte et j’arrivais devant sa classe sans qu’il ne m’ait vu. Je voyais ainsi parfaitement tout ce qui se passait. Je peux vous assurer que si j’avais vu le moindre geste déplacé, je m’en rappellerai ! Tout ceci a duré entre 1992 et 1998. C’est la même chose pour mon frère lors de la période 1988 - 1995 ! Et ce n’est pas un hasard si je note ces dates… car elles correspondent aux années où les « victimes » étaient en classe avec Jean-Paul :


            - 1988-90 – 21 élèves dont une seule victime : aucun des 20 autres élèves n’a assisté aux faits reprochés, pourtant censés avoir été commis devant toute la classe.

            - 1994-96 – 20 élèves dont 6 victimes : aucun des 14 autres élèves n’a assisté aux faits reprochés, pourtant      censés avoir été commis en public, plusieurs victimes ne se sont pas déplacées au procès et d’autres affirment ne pas être des victimes.

            - 1996-98 – 22 élèves dont 7 victimes : aucun des 15 autres élèves n’a assisté aux faits reprochés, pourtant      censés avoir été commis en public devant toute la classe, plusieurs victimes ne se sont pas déplacées au procès et d’autres affirment ne pas être des victimes.

 

Mon frère et moi-même ne sommes pas les seuls à voir été les témoins directs. De nombreux adultes ont également fréquenté l’école publique de Sarras pendant des années. Alors n’hésitez à venir apporter votre témoignage.

 

            Si j’ai opté pour une carrière d’enseignant, c’est en partie grâce à ce plaisir que Jean-Paul avait à enseigner mais aussi à cette énergie qu’il mettait lorsque il était en classe ou sur un terrain de sport ; tout cela il me l’a transmis, c’est indéniable ! Toutefois, avec ce qui est arrivé, je ne peux faire mon métier sans avoir à chaque instant la vision de mon père en prison. Lorsque je vois par exemple un élève pleurer, mon instinct me pousserait à aller le consoler, à lui poser la main sur l’épaule mais je me l'INTERDIS ! Hier l’élève interviewée évoquait  le fait « de mettre les enfants dans des cages en verre, avec un ordinateur en guise de professeur »… on s’en rapproche ! Cela m’attriste profondément car ces élèves auraient besoin de ce réconfort mais je me contente de transmettre des connaissances et développer des compétences. 

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