La Feuille d'Hector, Semaine 60

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Sortir du présidentialisme (Éditorial du vendredi 11/05/2012)

 

Les Français viennent d’élire un Président de la République pour cinq ans. Le calme devrait revenir  doucement, même si les élections législatives qui suivent vont alimenter les débats politiques jusqu’au début de l’été. Pourtant, ce serait le moment idéal pour déclencher une réflexion approfondie sur le mode de fonctionnement de notre démocratie.

 

En France, nous sommes bien obligés de reconnaître que notre système présidentiel est assez unique en Europe. En Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Suède et dans bien d’autres États, cela ne se passe pas du tout comme en France. Ce sont des systèmes parlementaires majoritaires avant tout.

 

L’exception française qui recueille des taux de participation élevés n’est pas le meilleur gage de démocratie, comme le relève Paul Alliès, professeur de sciences politiques à l’université de Montpellier. Il ajoute même : «les régimes les plus autoritaires prennent soin de faire élire leur guide.»

 

Ainsi, un maximum de pouvoirs se concentre dans les mains d’un seul homme, une personnalisation qui nous vient de loin, de nos monarques emblématiques en passant par les régimes bonapartistes. Cela a pour grand inconvénient de reléguer les autres institutions à un rang bien secondaire, ce qui entraîne une chute importante de la participation comme nous pourrons le constater dès le mois de juin.

 

Paul Alliès cite le Portugal et la Pologne, pays qui, sortant de la dictature, se sont fortement inspirés de notre constitution. Après quelques années, c’est le Premier ministre qui a normalement hérité de l’essentiel de la responsabilité politique.

Sortir du présidentialisme est sûrement une éventualité à débattre mais il ne faut pas oublier que ce type de fonctionnement a permis à notre pays d’éviter les désordres de la IIIe République. Cela a pour avantage de mettre en avant deux partis d’alternance, poussant leurs responsables vers l’union plutôt que vers la division. Cette fédération des ensembles politiques ne satisfait pas ceux qui rêvent de faire exister leur propre formation, se voyant contraints de choisir un camp, de se réfugier dans l’abstention ou encore le vote blanc.

 

Il reste un équilibre à trouver, équilibre qui permettrait d’éviter certaines dérives pouvant devenir rapidement inquiétantes pour notre démocratie.

Jean-Paul

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