La Feuille d'Hector du 24 mai 2013

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Une certaine Madame Park (Éditorial du vendredi 24/05/2013)

 

Qui connaît Madame Park Geun-hye ? En France, sûrement peu de monde.

 

Pourtant, elle dirige un pays qui compte près de 50 millions d’habitants, un pays souvent à la une de l’actualité à cause de son turbulent voisin du nord, un pays bien connu aujourd’hui avec des marques comme Samsung et Hyundai.

 

En février, Mme Park (61 ans), a été élue Présidente de la Corée du Sud avec 52 % des voix. À 22 ans, en 1974, après un diplôme d’ingénieur, elle était étudiante à Grenoble pour perfectionner son français. Un drame l’a obligée à rentrer précipitamment à Séoul, sa mère venant d’être tuée par un agent de la Corée du Nord. À ce moment-là, le général Park Chung-hee, dirigeait le pays depuis 1961. Avec des méthodes à la fois populaires et contestées, il a tenté de relever le pays de la misère, instaurant une sorte de capitalisme d’État en s’appuyant sur les grands conglomérats, les chaebol, comme Samsung et Hyundai.

 

Le développement économique spectaculaire qu’il a impulsé jusqu’en 1979, a permis au pays de multiplier par dix son produit intérieur brut (PIB). Hélas, cet homme se comportait comme un dictateur, piétinant les libertés, niant les droits civiques et faisant torturer de nombreux opposants.

 

Bien que sa fille ait succédé à Lee Myung-bak, partisan de la fermeté et refusant les négociations, on se méfie d’elle parce qu’elle privilégie l’exercice solitaire du pouvoir, prend des décisions sans consultation préalable, est entourée de gens serviles et de conseillers qui sont des militaires proches de sa famille. Pourtant, elle affirme en même temps vouloir rester fidèle à son père et être désireuse de tourner la page anti-démocratique. Coincée entre les libéraux et les conservateurs, elle aura besoin de beaucoup de courage pour assumer sa tâche.

 

Face à la Corée du Nord (25 millions d’habitants) et à ses menaces d’attaque nucléaire, elle n’a pas cédé à l’intimidation et rien ne s’est passé. Mme Park se dit favorable au dialogue mais inflexible en cas d’attaque, son meilleur allié étant le géant étatsunien. On comprend que cette femme, jamais mariée, sans enfant, qui a eu sa mère puis son père assassinés, fasse preuve d’une certaine autorité. Elle aime à affirmer : « Ma vie, ma famille, c’est vous, mes concitoyens. »  et c’est pourquoi on la surnomme « la Vierge de la république ». En 2006, elle avait été agressée, gardant une cicatrice visible sur le visage.

 

Face aux chaebol qu’elle veut réguler, elle cherche à aider les petites et moyennes entreprises (PME) et à réduire les inégalités pour sortir les plus pauvres de la misère. Dans ce pays qui compte moitié moins de militaires que son remuant voisin, Mme Park veut doter son pays de l’arme nucléaire. Pourtant, c’est la Chine qui détient la clé de cette partie du monde si sensible. En effet, Pékin exerce une grande influence sur Pyongyang, la capitale nord-coréenne, tout en étant un partenaire économique essentiel de la Corée du Sud.

Jean-Paul

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