Extrait de courrier

  • Les amis et proches de Jean-Paul Degache
  • La vie en prison

Voici l'extrait d'une lettre que Jean-Paul a envoyée fin novembre à une élève de l'école de Sarras qui, comme elle nous l'a dit, aurait bien aimé être dans sa classe.

 

Chère ...

 

Tu ne peux pas savoir le plaisir que tu m'as fait en m'écrivant cette longue lettre que j'ai reçue hier ! Je t'en remercie du fond du cœur.

 

C'est vrai que j'ai entendu parler de José Bové, ici. Cela m'a d'ailleurs fait sourire car le camarade qui m'en parlait affirmait que c'était grâce à lui que, depuis, on avait, de temps en temps, des légumes ou des yaourts bio au repas...C'est peut-être vrai, finalement ? Je te remercie de me parler du Dr Bandazhevski mais moi, à côté, je me sens infiniment petit. Je survis à ma façon mais avant tout parce que je suis parfaitement clair avec ma conscience.

 

Avec la pression que je subis depuis plus de 13 ans, avec les souffrances accumulées dont certaines d'une violence psychologique inouïe, il y a longtemps que j'aurais tout reconnu s'il y avait quelque chose de vrai dans les accusations incroyables que l'on porte contre moi. Cela m'aurait soulagé et je serais comme certains camarades, ici, qui me disent avoir commis une bêtise et savoir qu'ils paient pour ça. Je t'avoue bien franchement, même si c'est triste à dire, que, parfois, je les envie. Eux, au moins, ils sont en prison pour quelque chose ! Avec ce point fondamental, il y a l'amour et le soutien extraordinaire de Ghislaine, de mes garçons et de toute la famille. Sans eux, je ne sais si j'aurais eu la force de me battre, de résister pour espérer vivre enfin des jours meilleurs. Si j'avais été seul, je ne serais peut-être pas en train de t'écrire. Enfin, et ce courrier en fait partie, il y a tous les amis connus et inconnus qui m'ont manifesté leur soutien, leur conviction de mon INNOCENCE. Quand on est accusé d'actes aussi odieux sans la moindre preuve et qu'on n'a que sa parole à opposer à tant de paroles malveillantes, l'aide et la présence d'amis innombrables permet de garder le regard clair.

 

Dans toutes les lettres que je reçois, je comprends que je pourrai sortir de là, la tête haute et que je regarderai les gens en face, je pourrai trouver amour et compréhension au lieu de la haine et de la réprobation. Pour ça, le Comité de soutien a été essentiel pour me permettre de résister pendant toutes ces années. Les soirées festives qui ont été organisées, m'ont aussi fait beaucoup de bien.

 

Tout ce que tu m'écris à propos de la musique est formidable et je retrouve aussi ce que je vis quand tu dis qu'il faut choisir entre le « Moi » de la volonté et le « Moi » qui se laisse aller.

 

Je te souhaite beaucoup de courage pour tout ce que tu dois faire.

Je te fais de grosses bises.

Jean-Paul

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