Atelier d'écriture, Semaine 50

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La Hongrie inquiète (Éditorial du vendredi 3/02/2012)

Le nez dans le cambouis, chaque pays européen se débat avec tant de soucis et/ou d’échéances électorales proches, qu’il est parfois difficile de se rendre compte de ce qui se passe hors de ses frontières. Pourtant, dans notre Europe toujours en construction, la Hongrie suit une évolution de plus en plus inquiétante en adoptant des lois qui vont à l’encontre de ce qui est de mise dans les autres états de l’Union.


Pays de taille moyenne, la Hongrie occupe une position stratégique en étant tournée à la fois vers l’est et les Balkans puisqu’elle est entourée par l’Autriche, la Slovaquie, l’Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Croatie et la Slovénie. La Hongrie est membre de l’Union européenne (UE) depuis 2004 après un référendum ayant obtenu plus de 83% d’avis favorables mais elle ne fait pas partie de la zone euro, sa monnaie étant le forint.


Un homme Viktor Orbán, Premier ministre revenu au pouvoir après un premier bail à la fin des années 90, vient de faire voter une nouvelle constitution, fort de l’appui de son parti majoritaire, le Fidesz (Fédération des jeunes démocrates – Parti civique hongrois). Après avoir fait des études de droit à Budapest puis à Oxford, il est devenu membre du Parlement et chef de son parti en 1990. Constamment réélu, il a poussé ses troupes à un changement complet d’orientation, passant du libéralisme social au conservatisme chrétien. Avec une majorité des deux tiers à l’assemblée, il n’hésite pas à tenir tête à l’Europe. Le nouveau système électoral mis en place rend l’alternance presque impossible. Viktor Orban qui s’est battu pour la liberté en Hongrie veut étouffer les médias indépendants, cherchant à contrôler l’audiovisuel public. Comme les Hongrois s’informent en grande majorité grâce à la radio et à la télévision, le gouvernement laisse un peu plus de liberté à la presse écrite.


Viktor Orbán veut que l’État soit l’organisateur de l’économie avec « une nouvelle société fondée sur le travail » pour remplacer l’actuelle « société dépensière de l’État providence ». Persuadé que l’économie hongroise ne peut que croître et dépasser celles des pays occidentaux empêtrés dans la crise, Viktor Orbán isole toujours plus son pays alors qu’une opposition se motive pour défendre la liberté d’expression, la liberté de culte et la démocratie rognées par la nouvelle Constitution incompatible avec le respect des droits de l’Homme. Polonais, Roumains et Slovaques craignent déjà une contagion des idées nationalistes hongroises et l’on sait que lorsque cette région dérive, c’est toute l’Europe qui doit être vigilante…

Jean-Paul

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